Il s’agit de définir le plus précisément possible les limites des candidats à l’adoption et leur capacité à accepter l’incertitude du pronostic tout en essayant de disposer d’un rapport relatif à l’enfant le plus complet et explicatif possible.
Ces limites, éminemment subjectives chez chacun, sont souvent en relation avec la connaissance que peuvent avoir les adoptants de la maladie et le contact éventuel avec celle-ci au cours de leur propre histoire.
La définition du projet d’adoption se fait donc avec l’aide et les conseils du médecin de l’AFA lors d’un entretien. Cette étape doit largement prendre en considération la capacité à accueillir et assumer un handicap ou une maladie ; elle passe par l’évaluation du niveau de gravité du ou des pathologies que les adoptants acceptent de prendre en charge. Doivent être pris en considération le temps dont ils disposent au quotidien ainsi que les aides professionnelles et l’environnement médical qui leur sont accessibles.
1) Un handicap (moteur, sensoriel, mental ou esthétique)
L’importance et la nature du handicap sont des facteurs importants pour l’adoptabilité et les besoins spéciaux qu’ils entraînent nécessitent une sélection et une préparation spécifiques des adoptants.
2) Une maladie chronique transmissible
Les maladies chroniques transmissibles comme la tuberculose, la syphilis congénitale, la séropositivité à l’hépatite B ou C, ou au VIH sont relativement fréquentes chez les enfants vivant en collectivité. Les conséquences sur la famille adoptive et l’environnement sont à évaluer, et les mesures préventives nécessaires à mettre en place (Ex : vaccination, mesures d’hygiène, etc.)
Une séropositivité VIH néo-natale négativée dans l’année ou une syphilis congénitale immédiatement traitée ne sont naturellement pas des particularités susceptibles de rendre plus difficile la recherche de famille en adoption internationale ; de même certaines affections héréditaires ou congénitales ont un très faible retentissement sur le phénotype ou la vie quotidienne de l’enfant et c’est donc au cas par cas que l’appréciation doit être faite.
3) Une maladie chronique non transmissible
Les maladies chroniques non transmissibles peuvent être
- héréditaires ou congénitales (Ex : thalassémie majeure, drépanocytose, hyperthyroïdie, phénylcétonurie, mucoviscidose, hémophilie, syndrome d’alcoolisation fœtale, etc.)
- ou acquises comme le diabète insulinodépendant, une psychose infantile (autisme, hospitalisme, etc.) ou un asthme grave par exemple.
Certaines affections héréditaires ou congénitales ne sont pas dépistées ou dépistables à la naissance et se déclarent plus ou moins tardivement sous une forme plus ou moins grave ; le petit enfant adoptable peut devenir un enfant plus grand à besoins spéciaux s’il est adopté avant que l’affection ne se soit déclarée.
4) Une affection curable médicalement ou chirurgicalement
Ici aussi la particularité est essentiellement liée au retentissement sur la vie quotidienne et l’avenir scolaire ou social des enfants porteurs par exemple d’une fente labiopalatine, d’un pied bot ou d’une malformation cardiaque.
Une malformation cardiaque peut avoir peu de retentissement sur l’activité, ou à l’inverse être handicapante, nécessiter une intervention ou de nombreuses interventions avec des séquelles importantes et un traitement lourd à vie.
5) Des antécédents ayant potentiellement des répercussions négatives sur la santé
Les particularités les plus fréquemment rencontrées car liées à la pauvreté, au délaissement, à la malnutrition, correspondent à des retards de développement staturo-pondéral et à des retards du développement psychomoteur. Ceux-ci doivent être appréciés dans le temps, ce qui n’est pas possible lorsque les enfants sont adoptés très jeunes.