Madame Charlotte GIRAULT, Directrice Générale de l’AFA, s’est rendue en Hongrie du 1er au 3 octobre 2018, accompagnée de Madame Caroline BOUCHET, rédactrice au pôle Europe.
Ce déplacement de Mme GIRAULT en Hongrie a été l’occasion de rencontres fructueuses avec les différents acteurs locaux de l’adoption internationale.
Les différentes administrations rencontrées ont prodigué un accueil très chaleureux à l’AFA dont c’était le deuxième déplacement dans le pays. Les rencontres ont permis de mieux appréhender le fonctionnement de la protection de l’enfance en Hongrie et la grande préoccupation de chaque intervenant quant à l’intérêt supérieur de l’enfant.
Le département Adoption du Ministère des Capacités humaines, Autorité Centrale pour l’adoption en Hongrie, a insisté sur la qualité des relations avec l’AFA depuis la reprise active du partenariat en 2016. La préparation et la formation des familles apparentées ont été soulignées.
Les candidats à l’adoption en Hongrie ne peuvent être que des couples mariés hétérosexuels, sans particularité médicale. La présence d’enfant(s) au foyer n’est pas un frein, mais est une donnée prise en compte au moment d’un éventuel apparentement au regard des besoins de l’enfant qui pourrait être proposé. Les évaluations sociale(s) et psychologique(s) doivent avoir des conclusions favorables. En outre, plus les candidats seront jeunes, plus une candidature pour un enfant jeune pourra être étudiée. D’après la loi hongroise, la différence d’âge maximum au moment de l’adoption est de 45 ans entre les deux membres du couple et l’enfant. Néanmoins, dans la pratique, pour les enfants les plus jeunes, une différence de 40 ans maximum est observée.
L’Autorité centrale rappelle que les enfants proposés à l’adoption internationale n’ont pas pu trouver de familles en Hongrie. En effet, un projet d’adoption portant sur un enfant seul de moins de 7 ans en excellente santé, sans histoire familiale lourde ou retard, n’a que très peu de chance de se concrétiser. Les enfants sont presque toujours des enfants dits « à besoins spécifiques » au regard de leur situation de fratrie, d’âge (5 ans révolus), de leur vécu lourd, complexe voire stigmatisant et / ou de problématiques médicales / psychologiques / situations de handicap. La majorité de ces enfants ont des origines ethniques rom. Ils auront souvent besoin d’une prise en charge adaptée à leur arrivée (psychologue, psychomotricien, orthophoniste…).
Les enfants proposés sont préparés à l’adoption et à la rencontre avec les adoptants avant la première rencontre. Un des principaux outils de cette préparation est l’album photo transmis par les familles dans le dossier complet et au moment de l’acceptation de la proposition. Il est capital, aux yeux des professionnels hongrois, que les adoptants soient habillés correctement et sourient sur les photos. Un album photo ne renvoyant pas l’image d’une famille chaleureuse peut avoir une incidence sur la réception d’une éventuelle proposition d’apparentement.
Par ailleurs, le séjour des adoptants sur place dure un mois et demi environ, composé de 3 « étapes » (période de convivialité, période « pré-adoptive », démarches administratives après la décision d’adoption). La présence des 2 adoptants est obligatoire pendant l’ensemble du séjour. Il est très positivement perçu que les adoptants aient fait l’effort d’apprendre quelques mots de hongrois pour communiquer avec les enfants, aient investi dans l’achat ou la création d’un imagier, aient appris une (ou plusieurs) recette(s) traditionnelle(s) hongroise(s).
Enfin, si la question de l’accès aux origines intéresse tous les acteurs de l’adoption en Hongrie, elle reste encore relativement complexe. Les enfants qui le souhaiteraient peuvent prendre l’attache de l’Autorité centrale qui les orientera vers l’office des tutelles compétent. Ils pourront avoir accès à leur dossier et éventuellement aller jusqu’à la rencontre avec la mère biologique. Il est parfois possible d’obtenir des renseignements sur les éventuels frère(s) et sœur(s).