- L’état de santé des enfants adoptés à l’étranger
- Un état de santé qui reflète la situation sanitaire des enfants dans le monde
- Risques médicaux et adoption
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- Évaluer le risque sanitaire pour l’enfant
- A l’arrivée de l’enfant en France
- Les Consultations Adoption
Risques médicaux et adoption
Les risques médicaux présentés par les enfants adoptés peuvent être classés en trois principaux types.
Les problèmes non spécifiques retrouvés en population générale
Ce sont des pathologies aussi fréquentes en France que dans les pays étrangers. Il est toutefois nécessaire de connaître deux particularités : D’une part, plusieurs maladies potentiellement graves sont dépistées de manière systématique en France pendant la grossesse ou peu après la naissance, ce qui n’est pas toujours le cas dans les pays d’origine qui n’ont pas les mêmes moyens de santé publique. Il faut penser à rechercher ces pathologies peu après l’arrivée de l’enfant, en tenant compte, cependant, de son âge.
Les maladies transmissibles pendant la grossesse
Trois maladies sont notamment dépistées en France de façon systématique chez la femme enceinte : la toxoplasmose, la rubéole et l’hépatite B.
Les examens biologiques de dépistage
En France actuellement, parmi les dépistages néonatals :
- La Drepanocytose : dépistage ciblé pour les nouveau-nés originaires des départements d’outre-mer, d’Afrique, du pourtour méditerranéen, du Moyen Orient, d’Asie…
- Mucoviscidose : test particulier qui s’effectue après recueil du consentement écrit des parents.
D’autre part, l’étiquette « enfant adopté », qui est trop souvent mise en avant, peut nuire au raisonnement médical et faire différer des diagnostics qui auraient semblé évidents chez d’autres enfants.
Les pathologies en relation avec l’origine géographique
Chaque enfant, de par son origine, son histoire et ses caractéristiques propres est un cas particulier. Il serait illusoire de tenter de dresser un catalogue des maladies en fonction des pays d’origine, mais il est utile de noter, toutefois, que les risques ne sont pas identiques dans chaque région.
Plus dépendants des moyens financiers et du niveau d’hygiène que de la latitude, la dénutrition, les infections intestinales dues à des parasites et certaines maladies contagieuses (gale, teigne, poux, impétigo) se retrouvent pratiquement dans tous les pays d’origine. C’est aussi le cas de la tuberculose et de l’hépatite B, favorisées par la promiscuité.
L’hospitalisme, les troubles de l’attachement et les séquelles de carence affective sont directement liés à la vie antérieure de l’enfant, aux maltraitances qu’il a pu subir ou aux orphelinats dénués de chaleur humaine où il a dû séjourner. De telles conditions se retrouvent principalement en Amérique latine ou en Europe de l’Est.
L’alcoolisme pendant la grossesse se retrouve surtout en Europe. Le rachitisme est lié à une carence en vitamine D ou au niveau d’ensoleillement.
Les infections sexuellement transmissibles (syphilis, Infection à VIH et surtout hépatite B) peuvent être présentes dans tous les pays, avec une prévalence plus importante en Asie du Sud-Est et en Afrique.
La Drépanocytose qui, dans sa forme homozygote, est une grave malformation de l’hémoglobine, se retrouve principalement dans les populations africaines et leur descendance (cf. encadré ci-dessus).
Le paludisme et, dans certains pays, le saturnisme ne devront pas être oubliés.
Les maladies en relation avec l’adoption
La malnutrition est courante chez les enfants adoptés à l’étranger. Plusieurs études ont montré des taux élevés d’anémie et de retard portant sur le poids, la taille et le périmètre crânien. Si une réadaptation précoce des troubles de la nutrition peut réduire les conséquences à long terme, deux facteurs importants sont à prendre en compte, le jeune âge de l’enfant et la durée de privation longue, qui pèseront sur la récupération complète.
Le grand bouleversement qu’est l’adoption, changement de famille et de milieu, peut entraîner par lui-même des perturbations. Que ce soit sur le plan psychologique (cf. infra), mais aussi, par exemple, sur le plan de la croissance. Il est nécessaire de suivre celle-ci de près, car les diagnostics et les prises en charge sont très différents selon les situations : erreur d’âge, puberté précoce, correction d’un retard dû à une dénutrition ou à une carence affective.
La surveillance staturo-pondérale Comme le périmètre crânien, le poids et la taille doivent faire l’objet d’une surveillance régulière, en moyenne tous les deux mois (tous les mois chez l’enfant de moins de 2 ans) durant les deux premières années suivant l’arrivée en France. Il est important également, chez un enfant de plus de deux ans, d’effectuer dès son arrivée une radiographie de la main et du poignet (« un âge osseux »). Cet examen servira de référence par la suite : en cas d’accélération de la croissance, voire d’apparition de manifestations pubertaires, un contrôle de l’âge osseux permettra de vérifier que celui-ci ne subit pas de variation trop rapide, reflet d’une possible puberté précoce. Ce trouble, constaté chez un certain nombre de petites filles adoptées entre 4 et 10 ans, bénéficiera alors d’un traitement freinateur.