2014 : une adaptation de l’AFA avec un accompagnement renforcé des candidats pour les aider à réfléchir à la solidité de leur projet
Ce rapport d’activité est celui de l’année 2014, alors qu’Isabelle Vasseur présidait l’AFA. Son mandat est venu à expiration et c’est à moi que revient aujourd’hui l’honneur de présider cette institution qui nécessairement connaîtra des évolutions substantielles en 2015.
L’enfance a été de tous temps pour moi une préoccupation majeure. Depuis mes études qui m’avaient permis d’aborder la psychologie de l’enfant, je n’ai cessé d’être intéressée par la recherche des moyens susceptibles d’apporter à un enfant les conditions d’un développement affectif et psychologique harmonieux et la satisfaction de son besoin d’être aimé et protégé.
L’adoption me semble une réponse évidente pour la constitution du lien d’attachement, si essentiel à tout enfant. Cette filiation, je l’ai rencontrée à différents moments de ma carrière. D’abord, lorsque jeune inspectrice des affaires sanitaires et sociales, j’ai été chargée de gérer le service de l’enfance des Yvelines ; puis, lors de ma mobilité d’administrateur civil, lorsque j’étais directrice de la solidarité au conseil général de l’Yonne ; ensuite, lorsque j’ai été nommée sous-directrice des âges de la vie au ministère des affaires sociales ; enfin, lors de missions assurées en qualité d’inspectrice générale à l’inspection générale des affaires sociales.
J’ai pu constater l’énergie nécessaire aux candidats à l’adoption pour mener à bien leur projet. Mais l’adoption suppose l’abandon préalable d’un enfant et la trace parfois indélébile que celui-ci laisse dans son psychisme. L’adoption, c’est une acceptation de l’enfant tel qu’il est, avec ses propres besoins. Elle nécessite un accompagnement spécifique et, si j’ai accepté la présidence de l’AFA, c’est parce que je suis convaincue que l’agence, opérateur public de l’adoption internationale, assure cet accompagnement de qualité.
L’adoption internationale a profondément évolué ces dix dernières années car moins d’enfants sont à proposer, l’adoption dans les pays d’où ils sont originaires étant privilégiée. Les enfants présentés sont des enfants déjà très âgés ou bien qui souffrent de problèmes de santé ou de handicap et parfois cumulent les deux caractéristiques. Les chiffres sont là : entre 2013 et 2014, c’est une nouvelle baisse du nombre d’enfants adoptés que l’on constate en France avec seulement 1069 adoptions internationales, soit une baisse de 21%. La part de l’AFA dans ces adoptions reste de 22,36%. L’AFA est parvenue, en effet, en 2014 à mieux résister à ce phénomène de baisse globale. Mais le changement de profil des enfants a nécessité une adaptation de l’agence avec un accompagnement renforcé des candidats pour les aider à réfléchir à la solidité de leur projet et éventuellement les amener à le redéfinir, puis les accompagner dans l’attente d’un enfant et assurer un suivi après l’adoption, puisque la plupart des pays deviennent particulièrement exigeants sur la qualité et la durée de ce suivi.
La force de l’AFA réside dans la mise en place de cet accompagnement médical et psychologique des familles, que ce soit au moyen de formations collectives en direction des adoptants « formations parcours », « formation pays » ou au moyen d’un accompagnement individuel des familles.
Je suis convaincue que l’AFA saura continuer à s’adapter à l’évolution des besoins des enfants et des familles dans un environnement économique difficile avec des moyens financiers contraints. Qu’il me soit permis de remercier la directrice de l’agence et l’ensemble du personnel pour le sérieux et la qualité du travail accompli.
Joëlle VOISIN
Présidente du Conseil d’administration de l’AFA
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Rapport général 2014