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Rapport général – 2022
Éditorial
Ce rapport général est le dernier de l’Agence Française de l’Adoption, créée par la loi de 2005 afin de doter la France d’un opérateur public de l’adoption internationale respectueux d’une éthique.
Depuis 2006, près de 4500 enfants ont été adoptés par son intermédiaire. En 2007, elle a permis l’adoption de 603 enfants. Puis, en 2011, le nombre d’adoptions a commencé à diminuer parallèlement à celui de l’ensemble des adoptions internationales, du fait de l’application de la Convention de la Haye. En 2015, lorsque j’ai été nommée présidente, il n’était plus que de 177 et, en 2022, il s’élève à 49. La crise sanitaire a eu des conséquences redoutables sur l’adoption internationale. Ces chiffres ne sont pas remontés à ce jour malgré la réouverture des pays, notamment du fait du contexte international et de la suspension des adoptions en Russie, à Haïti puis à Madagascar.
Forts du constat de cette diminution drastique des adoptions réalisées, forts des savoirs faire considérables acquis du fait de l’adaptation des accompagnements réalisés par les personnels à l’évolution du profil des enfants confiés à l’adoption internationale (près de 90% des enfants adoptés en 2022 ont des besoins spécifiques), le Conseil d’administration et l’équipe de l’AFA ont très vite été convaincus que l’agence devait évoluer et faire bénéficier de son expertise les enfants pupilles de France, pour lesquels certains départements n’arrivaient pas à trouver une famille qui leur convienne. Ils ont aussi adhéré au projet de regroupement avec une structure dédiée à un autre volet de la protection de l’enfance. Deux tentatives de regroupement avec le GIP Enfance en danger ont avorté mais l’AFA a tenu bon. La directrice générale, Charlotte Girault et son équipe se sont accrochées à la barre surmontant les périodes de découragement, restant toujours positives. Et grâce à l’engagement d’Adrien Taquet, Secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et de la Famille, au travail de ses services, à une mission de préfiguration de l’IGAS, un nouvel organisme encore plus ambitieux a été créé par la loi du 7 février 2022. Il regroupe non seulement l’AFA et le GIPED mais aussi le Conseil National d’accès aux origines personnelles (le CNAOP) et le Conseil National de la Protection de l’Enfance (le CNPE). Pierre Stecker, nommé « préfigurateur », a pris la conduite du travail de construction de ce nouvel organisme, dénommé France Enfance Protégée. Le premier Conseil d’administration s’est tenu le 5 janvier dernier sous la présidence de Florence Dabin , présidente par ailleurs du Conseil Départemental du Maine et Loire.
Une nouvelle aventure commence pour l’AFA. Elle devient, avec des missions élargies, une direction de ce nouveau GIP, dont le préfigurateur est devenu le directeur général. Le législateur a toutefois laissé un délai de 24 mois pour mener à terme les adoptions engagées par l’AFA dans les pays où elle est accréditée afin de laisser le temps au nouvel organisme d’être accrédité à son tour. Pendant cette courte période, l’AFA conserve des crédits, mis à disposition par FEP, et ses instances de gouvernance continueront à se réunir.
Je sais que je peux compter sur un engagement sans faille de l’équipe de l’AFA pour continuer à mener à bien ses missions au sein du nouvel organisme, France Enfance Protégée, auquel je souhaite qu’il réponde pleinement aux attentes fortes des acteurs de la protection de l’enfance.
Joëlle VOISIN
Présidente du Conseil d’administration de l’AFA